【原】杰夫·贝索斯卸任，留下了一个强大却备受争议的亚马逊集团

法语悦读Bonbon 2021-07-26

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Amazon : Jeff Bezos laisse un groupe aussi puissant que critiqué

杰夫·贝索斯卸任，留下了一个强大却备受争议的亚马逊集团

本期老师：Sylvie

厦门大学法语和法学双学位，浙江大学法语系硕士研究生，将法语与政治金融文化创新等相交融，热爱法语超过生命，喜欢探索尝试新事物，不断发现生活的可能性。

I.背景导读

Lundi, le PDG du géant du e-commerce et des services passe la main à son fidèle lieutenant Andy Jassy. Malgré cet éloignement de la figure tutélaire, la stratégie du groupe ne devrait pas changer.

周一，这家电子商务和服务巨头的首席执行官卸任，并由其忠实的副手安迪·贾西接任。尽管作为亚马逊守护神的贝索斯离任了，但是亚马逊的经营策略应该不会改变。

II. 阅前思考

1）你对亚马逊CEO贝索斯的了解有多少？请回忆一下近期听到的他的一则新闻。

2）你是否有在亚马逊Amazon上进行购物？体验感如何？请用法语简单评价。

3）除了亚马逊的E-commerce业务，你是否还听说过它旗下的其他业务领域？如果有的话，请用法语简单介绍一下。

词汇及表达

vertigineux, se adj.
1.令人眩晕的, 使人头晕的：qui donne le vertige.

2.〈转义〉骇人听闻的, 极大的：très grand.

incontesté adj.
无争议的, 无异议的;无疑的：qui n'est pas contesté.

percée n.f.
1.缺口, 孔, 洞/采光洞, 窗口：ouverture qui permet un passage.

2.【军事】【体育】突破：action de franchir la ligne de défense adverse, dans les sports collectifs.
3.突破性的进展：progrès rapide.

frapper les esprits：provoquer une réaction forte parmi les gens.

背景知识

Amazon Prime Video 是亚马逊公司开发、持有并运营的互联网视频点播服务，它提供包括亚马逊工作室原创内容在内的电视节目和影音的租借、购买及在线观看。

III.外教原文朗读

Amazon : Jeff Bezos laisse un groupe aussi puissant que critiqué

Lundi, le PDG du géant du e-commerce et des services passe la main à son fidèle lieutenant Andy Jassy. Malgré cet éloignement de la figure tutélaire, la stratégie du groupe ne devrait pas changer.

Une page se tourne pour Jeff Bezos et… pour Amazon. Le fondateur du conglomérat leader de l’e-commerce cède, lundi 5 juillet, le poste de PDG qu’il occupait depuis le 5 juillet 1994. Il reste président du conseil d’administration, mais passe les rênes à un fidèle lieutenant, Andy Jassy, 53 ans, connu pour avoir dirigé sa lucrative activité d’hébergement de données et de services en ligne dans le cloud. Au moment de cette prise de recul bien orchestrée, Jeff Bezos laisse une entreprise plus puissante et diversifiée, mais aussi plus scrutée, que jamais.

En 2020, la pandémie de Covid-19 n’a pas freiné Amazon. Son chiffre d’affaires a bondi de 38 %, à 386 milliards de dollars (325 milliards d’euros), et son bénéfice a presque doublé, à 21,3 milliards. Au chapitre des records, l’entreprise est valorisée 1 770 milliards de dollars. Avec 1,3 million d’employés, elle est en passe de devenir le premier employeur privé du monde, après avoir recruté 500 000 personnes en 2020, soit 1 369 par jour.

Ces chiffres vertigineux nourrissent aussi l’idée qu’Amazon est trop puissant. Champion incontesté de la vente à domicile, l’entreprise a fait des percées dans d’autres territoires. Ces dernières semaines, elle a frappé les esprits en rachetant le studio hollywoodien MGM, puis en mettant la main sur le championnat de football français de Ligue 1. Ces deux surprises ont transformé l’image de Prime Video. Son service n’est plus seulement vu comme un avantage supplémentaire pour les 200 millions d’abonnés de son programme de fidélité Prime : c’est une vraie menace pour un Netflix ou un Canal+.

Chiffre d’affaires et polémiques

Dans l’e-commerce, Amazon reste solide leader (40 % de part de marché aux Etats-Unis, selon eMarketer, et 22 % en France, selon Kantar). L’entreprise devra toutefois affronter la concurrence renforcée des acteurs de la grande distribution, comme Walmart, ou des marques vendant en direct, comme Nike. Amazon est lancé dans une expansion de son réseau d’entrepôts logistiques, ce qui suscite des résistances locales. En parallèle, le groupe s’est lui-même lancé dans le commerce physique, avec Whole Foods ou avec ses magasins sans agents de caisse. Dans ce domaine, comme pour la robotisation en cours de ses entrepôts, Amazon a développé sa propre technologie et espère la commercialiser, ce qui augure de perspectives de chiffre d’affaires… mais aussi de polémiques.

Dans le cloud, Amazon est aussi largement leader, mais devra résister aux assauts des challengeurs Microsoft et Google. L’enjeu est important : cette activité représente 59 % de son résultat d’exploitation, pour « seulement » 45 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Le secteur, déjà énorme, est promis à une explosion. Ses nouvelles frontières sont l’espace, avec les constellations de satellites, ou les télécommunications, avec la 5G et l’Internet des objets.

Amazon est d’ailleurs bien positionné dans les objets connectés, avec son assistant vocal Alexa, ses enceintes Echo ou ses sonnettes Ring. Une diversification prometteuse, mais susceptible de renforcer les accusations de surveillance des utilisateurs. Enfin, le groupe a pris des positions dans plusieurs autres domaines loin de son cœur de métier, comme la santé, la voiture électrique ou… les salons de coiffure.

Avec l’éloignement de la figure tutélaire de Jeff Bezos, la stratégie d’Amazon va-t-elle changer ? A priori non, car Andy Jassy est un choix de continuité. Employé depuis 1997, il a été « l’ombre » de Jeff Bezos, un conseiller attaché au PDG du matin au soir. Ne risque-t-il donc pas de trop rester dans l’ombre du fondateur ? Avec un « PDG employé », Amazon, qui est submergé de nouvelles recrues venues de l’extérieur et a perdu plusieurs hauts cadres, pourrait-il se normaliser ? Certains observateurs relativisent ce risque : Andy Jassy serait capable de défendre ses positions face à « Jeff » et il a, avec le cloud, réussi une diversification très osée et particulièrement rentable.

« Image abîmée »

En prenant du champ, Jeff Bezos espère aussi se soustraire aux questions insistantes des régulateurs du monde entier. C’est ce que le journaliste Brad Stone a appelé le « paradoxe Jeff Bezos » : « A mesure que la fortune de l’entreprise et de son fondateur a crû, leur image publique s’est abîmée », résume-t-il dans le New York Times. Réputé moins cassant que M. Bezos, M. Jassy devra répondre à la Federal trade commission, qui s’intéresse au rachat de MGM. Le gendarme américain de la concurrence est désormais présidé par Lina Khan, connue pour ses critiques adressées à Amazon. D’ailleurs, l’entreprise, craignant une plainte, vient de lui demander de se déporter pour « partialité ». Le groupe Amazon est aussi dans le viseur d’autres autorités, comme à Bruxelles, où deux enquêtes sont en cours.

Amazon et M. Bezos ont pris les devants et tentent de modifier l’image du groupe : le fondateur a annoncé vouloir faire de l’entreprise, hostile aux syndicats, « le meilleur employeur ». Il a lancé un fonds environnemental. Mais l’image de Jeff Bezos restera associée à Amazon : il reste premier actionnaire (10,2 %) et président du conseil d’administration. De plus, son virage philanthropique s’accompagne d’une mue plus large : longtemps vu comme un nerd mal habillé, roulant dans une petite Honda et dévoué à Amazon, il assume désormais son statut d’homme le plus riche du monde. Avec sa nouvelle compagne, Lauren Sanchez, il s’affiche dans les mondanités du show-business, il aurait commandé un yacht à voile plus long qu’un terrain de football… Il vit aussi sa passion pour l’espace avec sa société Blue Origin, qui doit faire de lui l’un des premiers touristes spatiaux, le 20 juillet. Au risque de renforcer l’image d’un milliardaire prêt à tout pour réaliser ses rêves d’enfant et construire un empire qui dépasse les limites de la planète.

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